Mauvaise Pioche... #Hors-série
Chers lecteurs du soir ! Alors aujourd’hui je tiens à poster un chapitre un peu spécial ! Ce n’est ni un poème ni une chanson, mais simplement quelques mots que j’ai sur le cœur depuis pas mal de temps et qui ont besoin de sortir. Je tiens surtout à dédier ce hors-série à une personne qui m’est chère.
Depuis un certain temps, une question un peu embarrassante me trotte dans la tête. Une question à laquelle je prétends vouloir la réponse, mais que je sais parfaitement que en la cherchant bien je pourrai la trouver, et c’est ce qui m’effraie. Un soir, alors que le sommeil venait pas et que le noir dans lequel ma chambre était plongée s’était logé dans mes pensées, cette fameuse question y s’est forgée. ~ Qu’aurait-été ma vie, si j’avais eu un père ? ~ Du moins, s’il avait encore été là.
Je me force depuis bientôt quatre ans à me dire que c’est mieux ainsi, que ce sourire sur ses lèvres qu’il avait lorsqu’on a refermé le cercueil et qu’il gardera à jamais et signe qu’il préférait partir, loin de ce monde sans espoir et monotone dans lequel il vivait. Oui, on ne va pas se mentir, je l’adore mon père, et j’aimais également la vie que nous menions lorsqu’il était là, mais elle était loin d’être rose. Je crois même qu’elle virait dans les gris-marron.
Et malgré la certitude que j’ai qu’il ne supportait plus sa maladie, et que ce fut un soulagement pour lui comme pour Maman, qui s’inquiétait nuit et jour de sa santé, qu’il soit parti, j’en reviens toujours à cette question. Et à cette évidence : Dans la famille des divergents je voudrais le père. Je voudrais celui qui mettait de l’ordre dans nos vie, de la vitalité dans nos journée. Je voudrais le chef, celui qui décidait où l’on passerait nos dimanches, et comment la viande serait cuite. Je voudrais celui qui me faisait rire aux éclats lors des dîners interminables, et celui qui m’aspergeait d’eau à la plage. Oui, je voudrais celui qui pouvait faire un détour, en voiture, au lieu de nous déposer à l’école, pour nous emmener à l’autre bout de l’île. Celui qui me portait sur ses épaules en marchant le long du port, et celui que j’accompagnais à la pêche, certains samedis matins. Je voudrais celui qui m’a appris le piano, celui qui m’offrait des livres, des poupées ! Je voudrais celui qui m’emmenait à chaque fois dans un PMU différent et me filait deux euros à chaque fois ! Je voudrais celui qui ambiançait nos soirées familiales , celui qui tirait sur sa cigarette en sortant des phrases philosophiques ! Je voudrais celui qui nous interdisait une seule larme à moi et à ma sœur et qui nous disait soyez fortes ! Je voudrais celui qui faisait sourire ma mère, et la comblait de joie ! Celui qui l’offrait ses chocolats préférés à tous les Noël et qui l’emmenait à toutes les Saint-Valentin ! Je voudrais celui à qui j’offrais des cartes à la fête des Pères et qui les accrochait au mur de son bureau ! Je voudrais celui qui m’embrassait sur le front avec sa barbe naissante qui piquait, et plongeait son regard vert dans le mien et me souriait ! Je voudrais....celui que j’appelais "Papa"....Oui, il y a bien longtemps que je n’ai pas dit ce mot, "Papa". Oui, c’est lui que je voudrais !
Mais la vie, cruelle et froide, ne l’a pas, et m’a dit de piocher.